L’achat d’impulsion (a contrario de l’achat réfléchi) est un d’achat spontané qui n’était pas anticipé, et provoqué par un stimulus extérieur (publicité, vendeur…). Que ce soient les supermarchés ou les sites de vente en ligne, tout est fait pour pousser à la consommation : pléthore d’offres, « promos », simplification du processus d’achat rendant l’achat indolore… Une technique pourtant simple permet d’acheter entre 50% et 80% d’objets inutiles en moins : temporiser ses achats.
Pourquoi des achats impulsifs ?
Qu’on soit économe ou qu’on ait la fièvre acheteuse chronique, tout le tombe un jour où l’autre sur la situation d’un achat finalement regretté ou (très souvent) oublié. L’acheteur impulsif se cache donc parmi nous tous et toutes, à l’inverse de l’acheteur compulsif qui a, quant à lui, une réelle pathologie qui consiste à acheter à peu près tout ce qui pass son son nez.
Les pièges et techniques commerciales qui poussent à acheter de manière impulsive sont nombreux, en voici quelques uns :
- Les promotions à durée (ou quantité) limitée : elles poussent à « faire une affaire » si on se décide vite, ce qui pousse à acheter un prix plutôt qu’un produit. Souvent, après-coup, on oublie ce qu’on a acheté. Champion toutes catégories en France du poussage à l’achat en mode immédiat : vente-privee.com
- Les « deux pour le prix d’un » : vous aviez besoin d’un seul (voire de zéro) produit ? On vous en colle deux « pour le prix d’un dont le prix a souvent été gonflé avant promo »
- Sur le web, on trouvera souvent :
- Les recommandations par exemple sur Amazon : vous avez acheté un produit A, on vous propose un produit B, ça s’appelle en marketing le « cross-selling » et ça permet d’augmenter le prix moyen du panier. C’est efficace et malin, et souvent l’acheteur a l’impression d’y trouver son compte.
- Les achats « un clic » (toujours sur Amazon), ou bien même, le simple fait que votre numéro de carte est pré-enregistré : l’achat est tellement simplifié que vous pourriez dépenser ces centaines d’euros via votre téléphone mobile le temps d’une grosse commission…
- Le retargeting : c’est l’affichage sous forme de publicité (bannières ou e-mail) de votre panier sur le site que vous venez de quitter. Vous pouvez refuser ce retargeting sur lesdites bannières et e-mail.
… La liste est longue et elle sera complétée dans le futur (n’hésitez pas à ajouter d’autres techniques en commentaires !)
Solution : temporiser ses achats
Redevenez maître de vos achats : en remettant l’achat au lendemain (ou surlendemain, ou à après-les-vacances), des miracles se produisent dans votre cerveau :
- Vous finissez par oublier ce que vous vouliez acheter ? C’est donc que ce n’était pas indispensable
- Vous en parlez à un ami qui justement possède chez lui ce truc qui dort dans son placard : il vous le prête, vous le donne ou vous le vend à bas prix
- Vous vous rendez compte qu’un autre objet que vous avez déjà à la maison pourrait faire l’affaire
- Vous vous rendez compte que vous pouvez facilement réparer celui que vous avez déjà
- Vous le trouvez à moitié prix sur un site d’occasion, en plus ça vous évite les déchets liés au packaging.
- Vous vous rendez compte que vous pouvez attendre Noël ou votre anniversaire avant d’en avoir vraiment besoin : ça tombe bien, demandez-le pour cette occasion, ça permettra à la personne qui vous l’offre de 1. Vous faire plaisir avec quelque chose d’utile 2. Ne pas se tuer les neurones à trouver un cadeau qui au final ne vous plaira pas forcément et 3. Eviter l’achat de deux objets (le cadeau de sa part et l’objet que vous convoitez)
Comment temporiser, en pratique
Voici ce que j’applique à moi-même de manière systématique :
La prévention
J’ai entraîné mon cerveau à refuser toute sollicitation extérieure ou tentation :
- Je coupe le son pendant la publicité quand j’écoute la radio (entretemps je suis passé à Spotify Premium, sans publicité)
- Les prospectus qui arrivent encore à passer ma boîte aux lettres malgré la mention « Stop Pub » vont directement dans la poubelle de tri recyclable sans passer par la case départ. Je me souviens de la réflexion de ma voisine « tu jettes le courrier sans même le regarder ? ». Si je sais que c’est une pub, même si elle m’est adressée personnellement, elle va à la poubelle (la pub, pas la voisine qui est très sympathique).
- Je ne regarde pas la télévision, et si je la regardais, je ferais comme pour la radio
- Je ne lis que les informations que je souhaite lire (donc pas des magazines généralistes, encore moins de magazines gratuits truffés de publicité et de publiréactionnel = encore de la publicité)
- Je ne lis pas les promos que je peux recevoir par e-mail. Même si c’est des « bonnes » promos : on achète car on a besoin de quelque chose, et non parce quelqu’un nous propose quelque chose, même à un prix dérisoire, même si c’est gratuit (si c’est gratuit, c’est vous le produit).
- Je fais ma liste avant de faire les courses de manière méthodique (je prévois les repas d’avance) et je me limite à cette liste. Mes yeux refusent de regarder les panneaux, têtes de gondoles et autres boîtes packagées (que je n’achète pas, de toutes façons puisque j’achète en vrac)
- Je ne me laisse pas arrêter par les démarcheurs dans la rue, même si c’est une jolie jeune fille souriante, même si c’est pour une association à but non lucratif : je fais des dons aux associations sans être sollicité, je refuse de donner quand je le suis : pourquoi donner de l’argent s’il est utilisé pour envoyer des prospectus ?
- J’ai fait comprendre à mon fils de manière tout à fait claire et non négociable qu’on n’achète rien d’autre que ce qui est sur ma liste pendant les courses. Il peut passer du temps en magasin à regarder les jouets mais il les repose. Finalement il en aura profité le temps du désir sans qu’on l’achète.
Partez du principe suivant : vous devez toujours vous donner le temps de réfléchir avant d’acheter. Si quelqu’un vous pousse, fuyez cette personne. Si cette personne est votre enfant, faites-lui comprendre que c’est non négociable. Ce qui nous amène au prochain point…
L’analyse du besoin
Lorsque je souhaite acheter quelque chose :
- Je me demande si j’en ai vraiment besoin. Souvent la réponse est non et je passe à autre chose. Cela m’est encore arrivé aujourd’hui sur un produit que je pensais indispensable avant de réfléchir 2 minutes.
- Je me dis « j’y repense une autre fois ». Je sais que si ce besoin revient régulièrement dans mes pensées pendant un mois, c’est peut-être que je devrais l’acheter, dans le cas contraire je ne m’en préoccupe pas car il n’y a pas de danger à oublier ce genre de choses.
- Je le note dans une liste « achats » dédiée au magasin en question (ex : magasin de bricolage). D’expérience, j’ai des listes de trucs « indispensables » que je n’ai pas achetés depuis 3 ans.
- Je vois si je n’ai pas un objet dans le sous-sol qui ferait l’affaire (ça fait travailler la partie créative du cerveau, c’est bon pour le moral) ou je regarde sur les sites d’occasion.
- Je me challenge sur son utilisation future : par exemple, avant d’acheter des barres de tractions, je me suis astreint à faire un mois de sport quotidien à la maison. Comme j’ai réussi à être régulier, j’en ai déduit que les barres seraient utilisées régulièrement, ce qui se confirme, un an après.
- Si finalement j’ai quand même acheté quelque chose qui ne me sert pas ou ne me convient pas, je n’hésite pas à renvoyer le produit sous 30 jours (ça marche chez Amazon et d’autres magasins en ligne).
Pour aller plus loin
Comme je le disais plus haut, nous sommes tous, sans exception, sujets à « craquer » pour des choses inutiles. Alors, un moyen simple de se rendre compte de son niveau d' »achetite » est simple :
- Regardez dans votre cave/garage… ce que vous stockez et demandez-vous depuis combien de temps vous ne les avez pas utilisés. Demandez-vous si l’achat était justifié ou bien si une location ponctuelle (ou pas d’achat du tout) aurait convenu, au final. Tirez-en des conclusions sur la nécessité des achats futurs.
- Regardez dans vos placards, idem : cadavres de cuisine (ustensiles jamais utilisés), cartons hi-tech qui prennent la poussière, habits qu’on ne met jamais…
- Regardez vos anciennes factures et vos anciennes commandes Amazon (il existe un onglet dédié sur le site) : c’est fou tous ces trucs qui « semblaient nécessaires » et qu’on a totalement oubliés, n’est-ce pas ? (je plaide coupable et cela a contribué à ma démarche actuelle).
Tout ça devrait vous donner la motivation pour :
- Dégager une bonne partie des objets déjà achetés, grâce aux dons ou à la vente d’occasion
- Repartir d’un bon pied avec les méthodes listées ci-dessus.
Et vous ?
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Mais oui, bien sur, il fallait le lire pour se rendre compte que c’est la vérité.
Merci 🙂