Le centre Amma est un ashram, un centre spirituel basé sur Amma (Mata Amritanandamayi), une indienne connue pour ses « câlins » à travers le monde entier.
Comment j’ai connu : en juillet 2023, j’ai fait la semaine de forum ouvert Experience Week, semaine où toustes les participant·e·s pouvaient proposer des ateliers sur divers sujets, semaine riche et joyeuse ! Malgré le caractère festif et « vacancier » d’Experience Week, j’ai pu absorber beaucoup d’éléments de l’énergie du lieu « hors fête ». On pouvait notamment retrouver :
- Les rituels autour d’Amma, où on pouvait participer ou observer (méditation-prière à 6h00 du matin, chants à 18h00).
- L’omnipresence des photos d’Amma sur le lieu.
- Le fait que plusieurs pièces de l’atelier sont également considérées comme étant des temples.
J’ai également pu voir et visiter une maison de l’éco-hameau du Plessis, qui loge quelques familles travaillant ou allant régulièrement au centre Amma.
Rappel : cet article a pour vocation de lister ce que j'ai envie de retrouver dans mon futur écolieu idéal, ce que je veux éviter dans ce même éco-lieu, et les apprentissages personnels qu'ils ont pu m'apporter. Ce n'est pas un "avis utilisateur"... |
Fiche technique
- Lieu : Ferme du Plessis, 28190 Pontgouin
- Date de création : 2002
- Nombre de résident·e·s : variable… 20 ? 30 ?
- Collectif ou communauté ? Communauté spirituelle avec un temps partiel de travail sur place.
- Bâti : ancienne ferme (ferme du Plessis) de 3000 m2.
- Surface du terrain : 6 hectares.
- Structure juridique principale : association.
- Fondamentaux du collectif (par le prisme de ma propre perception) : culte d’Amma.
- Ouvert au public ? Oui (stages, hébergement…).
- Modèle économique : bénévolat, dons, formations et stages.
- Plus d’infos : www.etw-france.org
Ce que je prends
- Le rayonnement positif du centre Amma (école alternative, café associatif…) en harmonie avec un village pourtant pas « alternatif ».
- L’harmonie (en tous les cas en apparence ! je n’ai pas pu creuser plus) des personnes locales, grâce à un lien spirituel, tout en restant ouvert·e·s à toutes les croyances religieuses ou non (bémol : rien n’est obligatoire mais vivre au centre Amma sans participer au culte alors que c’est la raison d’être du lieu, ce n’est pas cohérent).
- Une activité maraîchère soutenue, quelques arbres fruitiers.
- Une grande cuisine semi-professionnelle. Des plateaux repas en inox qui rappellent Orange is the New Black (la prison) mais à la fois qui sont sacrément pratiques pour doser la nourriture et laver la vaisselle à la main quand on reçoit 100 convives !
- Une demande à toutes les personnes extérieurs de faire un SEVA (Service désintéressé d’une demie journée d’aide pour le centre) et d’aide d’une heure quotidienne aux tâches.
Ce que je laisse
- Le bruit la nuit : la moisson des champs, une voie de chemin de fer de marchandise (klaxons ?). Quitte à vivre à la campagne, je veux du calme.
- Le centrage sur le culte d’Amma ne me permettrait probablement pas de développer ce que je veux sur le lieu.
- Un peu trop de croyances que je considère ésotériques sur « les énergies » (par exemple pour tailler les arbres, il faut leur demander leur avis, s’ils ont envie…). Ce qui n’empêche pas que j’ai adoré l’atelier proposé par Michel.
- Les grands champs de blé autour (probablement pas bio…)
- L’éco-hameau du Plessis, avec ses grandes maisons individuelles neuves, ne correspondent pas à la vision de mon futur habitant dans le collectif.
Avec quoi je repars, mes pépites
- Les anciens centres équestres peuvent être une bonne opportunité d’acquisition de foncier en milieu rural : grande surface non agricole, bâti pour les chevaux pouvant être reconverti en habitations.
- Une fois encore, comme l’arche de Saint Antoine, une raison d’être autour d’une religion ou spiritualité permet de créer un liant puissant plus efficace que bien des accords de collectifs « non-spirituels ».
- La spiritualité comme source d’énergie : j’ai pu voir le maraîcher (un exemple parmi d’autres) se lever à 6h du matin pour aller prier puis avoir une énergie folle toute la journée pour le jardin et d’autres activités. Je me dis qu’il y a peut être un lien de cause à effet ! De là à dire qu' »être statique » (prier, méditer) permet d’être beaucoup plus productif le reste la journée, il n’y a qu’un pas.
- Quand on fait confiance au groupe, généralement, ça marche. Je pense en particulier à l’organisation d’Experience Week avec ses ateliers proposés spontanément, la « garde » des enfants qui s’est fait en confiance, de manière informelle, et sans heurts.
- On peut profiter (et être au service) sans forcément y vivre. Exemples ici, l’éco-hameau du Plessis à 300 mètres du centre, ou encore des locataires dans le village qui passent leur journée au centre Amma. Cela ouvre des perspectives dans le cadre de mon futur collectif qui aura pas mal d’activités (potager, verger, animaux…) car au delà des résident·e·s (dont le nombre de chambres sera probablement limité), on pourra travailler ensemble avec des externes engagé·e·s.
- Dans un collectif, j’aurai sûrement besoin de garder des outils perso. Au centre Amma, un des « réparateurs de vélo » avait carrément sa propre caisse à outils fermée à clés… En effet, en collectif, on n’a aucune garantie que les outils reviennent… Je ferai sûrement pareil ! (au moins comme backup de sécurité). D’autre part, étant adpete de « chaque chose à sa place », je n’imagine par ce que donnerait un atelier non rangé avec des outils qui disparaissent…
Cet article a été écrit le 13 août 2023.