Ski & écologie : les 4 bons réflexes

Même au ski, il y a moyen de limiter au maximum notre impact sur l’environnement. Voici ce que j’ai prévu pour ma famille pour skier plus écolo cette année. Inspirez-vous à volonté 🙂

Qu’est-ce qui pollue au ski ?

  • 57% : le transport pour s’y rendre
  • 27% : le chauffage des logements et commerces
  • 2% : la gestion des pistes : remontées mécaniques, les canons à neige, dameuses…
  • Mais aussi les déchets perdus sur les pistes notamment les mégots de cigarette et les déchets liés au matériel (fin de vie, entretien)…
  • … Et bien évidemment, les déchets liés au mode de vie de chacun indépendamment du lieu de vacances (nourriture, etc).

Les pourcentages indiqués sont l’impact de des gaz à effets de serre. Chiffres fournis par l’association Mountain Riders.

On voit que par défaut, le ski n’est pas franchement à ranger dans la catégorie écotourisme… Mais voyons donc quelques astuces pour minimiser tout ça 🙂

Comment polluer moins ?

Le plan d’attaque se base sur les piliers suivants :

  1. Axe 1 : arbitrer quel transport utiliser
  2. Axe 2 : limiter le chauffage
  3. Axe 3 : Anticiper pour éviter les déchets :
    1. Eviter d’acheter des choses qu’on aurait déjà
    2. Partir plus tôt que tout le monde et éviter les bouchons…
    3. Préparer au mieux ses valises pour éviter d’acheter sur place des produits qui génèreraient des déchets.
  4. Axe 4 : louer les skis plutôt que d’en acheter. En effet, à moins d’y aller chaque week-end, la location est plus économique… Et tellement plus pratique, et elle permet de partager les skis avec d’autres utilisateurs.

Axe 1 : Le transport

On l’a compris, ce qui pollue le plus c’est le transport. Privilégier le train et finir le trajet en navette semble la meilleure solution.

  • On l’a vu, aller en train est le moyen le plus écologique d’aller au ski. Pour arriver à les trouver à un bon prix, acheter ses billets de train à la bonne période, ce qui est généralement le plus tôt possible (billets « Prem’s » par exemple, ou promos).
  • Dans tous les cas essayez autant que possible de partir en décalage, vous limiterez la foule :
    • Si vous devez partir en période scolaire, peut-être pouvez vous vous arranger pour partir le Vendredi matin ? A défaut, certains loueurs proposent en décaler et arriver le Dimanche. En train, cela permettra d’avoir de meilleurs prix, en voiture cela évitera les bouchons (et donc une pollution supplémentaire due aux bouchons)
    • Si vous le pouvez, partez hors période scolaire : meilleurs prix pour le logement comme pour le transport, moins de monde sur les pistes…

 

Combien de CO2 économisés ?

Prenons l’exemple d’un voyage de Paris vers Val Thorens.

Train + navette
  • Une place A/R en 2ème classe de Paris à Moutiers génère 8,2 kg de CO2 par passager
  • La navette A/R (ex : Altibus) fait 2×38 km entre Moutiers et Val Thorens pour 3 kg de CO2 par passager

Total en train + navette : seulement 11,2 kg de CO2 par passager

En voiture

De bout en bout A/R, 2 x 646 km : 2×165 kg de CO2 par voiture (selon la voiture et le chargement). Comme on part à 4 personnes, cela fait 82 kg de CO2 par personne.

Le train + navette polluerait donc 7,3 fois moins dans le cas de 4 passagers.

En autocar

L’Aller-retour en autocar fait descendre à 52 kg/personne… ce qui fait 208 kg de CO2 pour 4 personnes. On oublie l’autocar en famille, donc ! Par contre si on part seul c’est une solution qui se tient.

Alors ?

Je ne vais pas vous mentir, en 2018 on a quand même opté pour y aller en voiture (snif), avec notre petite Toyota Yaris, une citadine économe, mais pour 2019 j’espère changer la donne, cependant, j’avoue, le train a ses avantages… Et ses inconvénients, comme le résume le tableau ci-dessous.

Sources : Altibus, Chiffres-carbone.fr

Autres avantages/inconvénients

 Train+navetteVoiture
Avantages- Pas de stress et fatigue de rouler en voiture sous la neige.
- Pas besoin d'acheter et installer des chaînes
- Aller de porte à porte
Inconvénients- Logistique + longue (aller à la gare, attendre la navette...)
- Moins de souplesse sur les horaires
- Devoir conduire
- Posséder ou louer une voiture
Coût par personne- 1 billet de train A/R : 200 €/personne
- navette A/R : 23 €

TOTAL = 892 €
- Essence + usure* : 2 x 636 km = 640 €
- Péages : 2x50 = 100 €
- parking sur place : 40 € (?)
- Coût des chaines de bonne qualité (amorti sur 5 ans) : 20€/an

TOTAL = 800 €

* Basé sur frais kilométriques qui incluent tous les coûts liés à une voiture

Durée7h30 :
En ce qui nous concerne (habitant en banlieue parisienne) :
- Aller à la gare en Autolib : 30 mn
- Attente : 30 mn
- Train Gare de Lyon : 4h30
- Attente bus : 30 mn
- Bus Modane -> Val Cénis porte à porte : 1h30
9h (7h de route + 2h de pause)

 

Axe 2 : limiter le chauffage

On va appliquer la même chose qu’à la maison : pull-over dans la chambre, grosses chaussettes en laine, ce qui permet de limiter le chauffage, d’autant plus qu’en montagne il est généralement électrique et que malheureusement les isolations ne sont pas toujours au top.

Axe 3 : Anticiper ses besoins pour éviter les déchets

Je vous conseille de faire votre sac au moins 1 semaine avant : cela évitera de racheter la crème solaire qu’on ne trouve plus ou autres paniques anxiogènes et génératrices d’achats impulsifs, par exemple.

Pour une liste détaillée du matériel à emporter je vous invite à découvrir des essentiels à emporter du site ami de Philomène sur le site Globe-Trotting. Je me concentrerai quant à moi sur la partie repas qui peut engendrer beaucoup de déchets si on n’y prend pas garde.

Les repas

Ici, pas question de subir le gâchis des buffets illimités comme cela avait été le cas l’année dernière, ni d’acheter des produits sous blister à prix d’or à la supérette du coin. Tout, ou presque, est anticipé pour simplifier la préparation des repas et limiter les achats au supermarché en altitude. Voici ma méthode pour ne rien oublier côté nourriture.

1. Préparer le  menu

Je me suis d’abord renseigné sur les spécialités locales de la Vanoise et plus généralement de la Savoie.

Note : notre fils étant allergique aux oeufs, le menu que j’ai préparé est bien plus limité que la plupart des familles peuvent faire : vous pourrez y intégrer les crozets, les pâtes aux oeufs frais, les galettes au sarrasin…

NB : j’avais rédigé l’essentiel de cet article en 2017 donc tous les menus sont omnivores. Il me reste donc à mettre à jour avec un menu végétarien en ce qui me concerne… Ca sera fait l’année prochaine (si je suis toujours végétarien ! On en reparle après une étude comparative détaillée des impacts sur l’environnement des gallinacés… Je sens que je vais devenir ovo-gallinaco-végétalien. A suivre).

RepasMenu
Tous petits déjeunersMon "petit déjeuner parfait" pour moi // porridge pour le reste de la famille.
Tous déjeuners sur les pistesSandwich + fruit
Tous goûtersAmandes, noisettes, biscuits maison, fruit (orange, pomme...)
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Dîner du SamediCarottes râpées, pâtes au fromage de montagne, fruits
Dîner du DimanchePoulet roti, navets, riz, fruits
Dîner du LundiPormonier (saucisse locale), sarrasin, fruits
Dîner du MardiSalade, Raclette, fruits
Dîner du Mercredi(Pierrade ?) Lentilles corail, riz, fruits
Dîner du JeudiTartiflette, fruits
Dîner du VendrediPizza (restaurant)
Dîner du Samedirestaurant (sur la route)

 

2. Acheter les denrées

Notre mode d’approvisionnement :

  • Nous apportons les produits de base et les produits qu’on ne trouve pas à la montagne :
    • Les essentiels : notamment sel et poivre, huile, vinaigre
    • Les contenants (utiles pour acheter sur place sans générer de déchets)
    • Les récurrents :
      • avoine, noix, amandes pour se faire le « petit déjeuner parfait » (le tout bio)
      • Pâtes, riz, lentilles (le tout, bio également) pour les dîners
  • Nous allons acheter un maximum de fruits et légumes de saison dans un village avant d’arriver en haut de la montagne : il y aura plus de choix, les fruits et légumes seront meilleurs que ceux achetés dans la supérette de montagne, ils seront probablement plus locaux, donc avec moins d’empreinte carbone liés au transport. (Par exemple au marché de Modane)
  • Nous achetons les spécialités locales de montagne une fois arrivés. Quand on voit la description de « La Ferme Mauriennaise » ici, ça met en confiance 🙂

A acheter de saison en Février :

  • carottes, betteraves, navets, pommes de terre
  • pommes, poires, oranges, et pourquoi pas quelques kiwis de France

A acheter / apporter (produits secs) :

  • Raisins secs
  • Thé
  • Huile d’olive

A apporter / ustensiles

  • Infuseur à thé
  • Sacs de provision réutilisables
  • A priori, comme nous louons un appartement meublé, nous devrions avoir les essentiels

 

A acheter sur place :

Je suis allé chercher quels magasins locaux sont présents dans notre village de Val Cénis notamment :

Voici ma liste de courses :

AlimentQuantité pour 4 personnes x 7 jours 
Avoine1,5 kg
Amandes1,2 kg
Noix1,2 kg
Chia250 g
Pommes30
Poires30
Thé120 g

Hygiène et santé

  • Crème solaire
  • Pour s’hydrater (mains, lèvres), personnellement j’opte surtout pour de l’huile de coco bio extra vierge plutôt que moult produits industriels et cela me convient bien.

 

Pour aller plus loin…

  • Le choix de la station
    • Cette année nous avons fait choix d’une petite station plutôt qu’une « usine » comme c’était le cas les années précédentes. Il faut se faire à manger, mais franchement, il y a moyen de cuisiner simple, pas cher, sain, et de de continuer dans la ligne zéro déchet (voir plus bas mon plan d’attaque)
    • Pour l’année prochaine pourquoi ne pas rechercher les « stations vertes« …

 

 

2 réflexions sur « Ski & écologie : les 4 bons réflexes »

  1. Parfaites, ces idées de vacances au ski décarbonées ! De mon côté, je vis en Vercors, donc non loin des stations de Villard de Lans, Autrans-Méaudre… Je peux témoigner qu’il y a beaucoup de « jetable » dans la consommation des vacanciers, et que le tri est très négligé en vacances… Des choses contre lesquelles on peut lutter en donnant l’exemple, surtout quand on a des enfants.
    Dans les zones de montagne touristiques, on est aussi très concernés par le CO2 : des milliers de voitures qui débarquent à intervalle régulier, ça laisse des traces visibles sur la neige : le fameux nuage jaunâtre de pollution, qui rappelle parfois Grenoble.
    Et, en effet, il existe des stations labellisées « Flocon vert » : les critères pour l’obtenir sont assez exigeants, et pas uniquement sur le plan écologique. Ça vaut vraiment la peine de favoriser ces stations, qui font de réels efforts. Tout est expliqué ici : http://www.flocon-vert.org/
    Merci Ecolozen !

    1. Merci Dominique pour votre témoignage de « quasi-locale » 🙂

      C’est mon dernier jour de ski aujourd’hui et notre premier bilan est correct mais très perfectible, comme c’était déjà prévu dans l’article (voyage en voiture, une partie des aliments qui sont achetés sur place sous sachet et même un « concombre des alpes Espagnoles » histoire que mon fils mange un légume ici…), mais malgré tout nous avons autant que possible minimisé notre impact sur chaque aspect possible 🙂 … Même si j’ai consommé beaucoup de produits laitiers (dont raclette – un max de vitamine B12 😉 ) mais au moins c’était acheté à la coopérative laitière locale de vaches qui broutent de l’herbe des alpes… D’ailleurs à ce propos, j’ai également acheté des oeufs « plein air » chez un magasin local, ils n’étaient pas bio mais au goût et à la couleur orangée on voit clairement que ce sont des oeufs « naturels » de très bonne qualité.

      Pour ce qui est du « nuage de pollution », clairement l’idéal serait d’avoir un parking en bas des montagnes et imposer le bus pour les derniers kilomètres… Mais face à la pression du tourisme je pense que ce n’est pas prêt d’arriver…

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